Le Vox

Déjà 8 années que le cinéma Le Vox de la ville de Narbonne a fermé définitivement ses portes.
En 2015, le bâtiment abritant les fauteuils rouge du dernier cinéma de quartier sera détruit pour faire place à une résidence.
Il y a toujours un petit pincement au cœur quand je passe devant cet édifice.
Je sais que cela ne sert à rien de vivre dans le passé mais j'avais envie d'un peu de nostalgie en pensant au cinéma qui a bercé mon adolescence et bien au-delà.
je parlerais de quelques souvenirs en bloc.
Je me souviens de miss sourire comme on l'appelait (elle était très sympathique mais aucun sourire n'illuminait son visage).
Je me souviens du film de Luc Besson "Atlantis" où, au fur et à mesure du film, l'on voyait les gens sortir de la salle.
Je me souviens du film "profs" de Patrick Schulmann vu avec mon grand-père (rire plus fort que tout le monde) et ma sœur, où des dizaines de spectateurs étaient assis par terre car le comptage des spectateurs n'existaient pas.
Je me souviens avoir, une soirée, été la seule personne dans la salle, dans la plus grande, à avoir vu "Mulholland drive" de David Lynch, me disant avoir une grande chance de ne pas être pour une fois dérangée par un autre spectateur; et un peu plus tard avoir un peu les checottes à la vision de ce film et regarder autour de moi pour voir effectivement qu'il n'y avait pas un chat dans cette salle immense.
Je me souviens, avec une copine majeure depuis déjà pas mal de temps avoir pris des tickets pour le film "fight club" de David Fincher et la vendeuse lui avoir demandé de présenter sa carte d'identité. Je me souviens avoir bien ri de la voir un peu énervé et embarrassé.
Je me souviens avoir vu pour la première fois, dans "les incorruptibles", un acteur qui se fait rare aujourd'hui mais que j'aime toujours autant, Andy Garcia.
Je me souviens avoir pleuré au film "le cercle des poètes disparus" et avoir souhaité avoir un prof comme John Keating.
Je me souviens d'une journée de fête du cinéma, avec ma mère, bien remplie avec en dernier film "Rob Roy" de Michael Caton-Jones. Un début de film fort ennuyeux, obligeant notre esprit à nous faire sortir de la salle très rapidement (la seule fois à avoir quitté une salle obscure!), le propriétaire du Vox nous voyant sortir avant la fin nous demanda si la scène de viol nous avait choqué, en fait nous étions sortie bien avant cette scène, cela nous épargna de la voir. 
Je me souviens de "Cyrano de Bergerac" de Jean-Paul Rappeneau me faisant oublier une journée très éprouvante.
Et je me souviens de beaucoup d'émotion, de peur et d'éclats de rire.

Salut
Emma